lundi 30 juin 2014

La belette à la pièce d'or

C’était il y a très longtemps. Un petit garçon de Grumelange s’en allait tous les jours par le sentier abrupt grimpant sur la colline de la Schläckt, porter le repas à son père qui faisait paître là-haut son troupeau de vaches. Un jour qu’il cheminait ainsi, un mouvement dans les fourrés le surprit. Alors qu’il s’approchait, intrigué, il vit surgir soudain une belette qui lui fila à toute allure sous le nez ; surpris, l’enfant laissa tomber le cruchon de soupe destinée à son paternel...
Mais la belette, plus effrayée que le gamin, en s’enfuyant avait laissé tomber un objet brillant qu’elle tenait dans la gueule, et qui vint rouler aux pieds du garçon.
Il se penche, ramasse la chose qui luit d'un éclat jaune dans les cailloux, et ... stupeur! C’est une grosse pièce d’or comme il n’en a jamais vu !
Tout excité, serrant la pièce dans sa main, l’enfant prit sa course et rejoignit bientôt son père dans les pâturages, en haut du mont, ... sans le casse-croûte mais avec quelle surprise !
Redescendus au village, père et fils ne purent cacher leur émoi ; bien vite, tout le voisinage fut au courant du prodige. Le soir même, une foule de gens armés de pelles et de pioches se mirent à fouiller la Schläckt en quête du trésor, car la pièce d’or ne pouvait être la seule ! Longtemps, pendant des années, on fouilla les alentours avec acharnement, mais jamais personne ne trouva plus d’or dans les collines.

Il se dit que la belette, chaque année, transporte les pièces de son trésor une par une vers une nouvelle cachette

lundi 16 juin 2014

La Cuisine des nutons (Anloy)

Cette légende nous emmène dans la commune de Libin (Ardenne belge) à la découverte des nutons, ces petits êtres capricieux et folâtres, qui se terrent dans les forêts ardennaises. 


Le Trou des nutons, dans le bois du Cuy
En Haute-Lesse, entre les villages d'Anloy et de Glaireuse, le bois de Cuy est clairsemé d'éboulis, d'affleurements schisteux, de blocs moussus dont certains ont roulé jusque dans la rivière. Dans ce site sauvage, plusieurs cavités, dont un bel auvent rocheux appelé la Cuisine (ou le Trou) des nutons, auraient abrité ces nains capricieux et folâtres du légendaire ardennais. À quelques pas de là, au bord des rapides de la Lesse, gît une grande pierre couverte de petits évidements circulaires qui, d'après la tradition, servaient d'assiettes et de tasses aux nutons lors de leurs repas nocturnes. On montre aussi, sur une roche voisine, un plat et un siège, dont l'usage était, paraît-il, réservé au patriarche des petits hommes.
Les nutons de Cuy fabriquaient des outils. En échange de ce travail, ils venaient s'approvisionner en nourriture à Anloy. Un jour, une femme de ce village se rendit à la Cuisine des nutons pour soigner un nain tombé malade. Pour la récompenser de son dévouement, le nuton lui prit son tablier et y fourra quelque chose. En le lui remettant plié en quatre, il insista pour qu'elle ne l'ouvre pas avant d'être rentrée chez elle. Mais, en chemin, poussée par la curiosité, elle déplia le tablier et vit une multitude de flocons d'avoine s'envoler avec le vent. Pensant que c'était une bien maigre obole qui lui échappait, la femme continua sa route, se promettant à l'avenir de ne plus aider les petits hommes. Mais, de retour à sa maison, elle remarqua qu'une pièce d'or était accrochée à son tablier. Espérant que les autres flocons d'avoine s'étaient eux aussi transformés en or, elle retourna à l'endroit où elle les avait perdus. Malheureusement, elle ne trouva rien et se repentit longtemps de sa curiosité.


jeudi 5 juin 2014

Le trou des Nutons



Voici une première légende ardennaise. Elle prend place dans le petit village de Volaiville, situé dans la commune de Leglise, en Ardenne belge. 

 

Le trou des Nutons, à Volaiville
Au détour d’un chemin sinueux qui borde aujourd’hui une réserve naturelle, au flanc abrupt d’un coteau boisé, une étroite bande de rochers apparaît soudain sortant du sol et s’étirant en hauteur, presqu’en surplomb. Les énormes blocs cachent l’entrée d’un trou qui s’enfonce secrètement dans le noir.
Dans le temps, en effet, cette cavité était habitée par de curieux petits personnages dont la taille ne dépassait pas trente centimètres, les Nutons. Ces petits nains qui vivaient toujours en groupe, dans les grottes de nos forêts, étaient de précieux amis pour les humains qui gagnaient leur confiance. Lorsqu’ils quittaient leur caverne la nuit, les Nutons ne cherchaient qu’à rendre service. Courageux, travailleurs, habiles de leurs petites mains, ils s’adonnaient volontiers aux actions charitables, mais ne supportaient aucune trahison. L’histoire que voici en témoigne...

C’était une pauvre veuve, elle venait de perdre son mari qui tenait une ferme à Volaiville. Un jour, elle arriva en pleurs devant le trou des Nutons. L’un d’eux sortit et lui demanda quel était son malheur. “Mon homme est mort, mes enfants sont trop petits pour travailler aux champs, et je n’ai pas de quoi payer quelqu’un pour s’occuper de mes terres qui vont à rien...” dit-elle en sanglotant. “Ne pleure plus” répondit le nain, “ce soir, tu mettras la charrue et le grain au bord du premier de tes champs, et tu iras te coucher sans te soucier de rien !”
Le lendemain matin, la veuve trouva son champ fait : les Nutons avaient labouré et semé avec soin d’un bout à l’autre. Ils firent de même avec les autres champs, une nuit après l’autre, et le travail fut si bien fait que jamais on ne vit meilleure récolte au village.
Et cela dura pendant des années, les Nutons s’occupaient toujours des travaux des champs de la veuve. Jusqu’au jour où elle s’entendit avec un fermier voisin, qui la paya pour déposer outils et semences sur un champ à lui... Elle vint donc, au soir tombant, mettre sa charrue et le sac de grains au coin du champ du voisin. Mais il ne se passa rien de toute la nuit, ni pendant la nuit suivante. Les Nutons ne vinrent pas, ils ne vinrent même plus jamais apporter aide à la veuve, ni à personne de Volaiville.

mercredi 26 mars 2014

Chemins de rêve : le légendaire en Poitou


Cette vidéo a été réalisée par le Pays des 6 Vallées dans le cadre du programme européen Leader (cf. onglet "Qui sommes-nous?")


Un merveilleux exemple de la richesse de notre patrimoine légendaire.




Chemins de rêve from Jérôme Dubreuil on Vimeo.

"Ardenne et Bretagne : les sœurs lointaines"



Copyright Albert Moxhet

Un livre incontournable

Mettons-nous tout de suite dans le bain du légendaire ardennais avec cet ouvrage du Belge Albert Moxhet, publié dans les années 80. 
Au travers de 15 chapitres, il fait le lien entre les personnages et mythes communs aux légendaires breton et ardennais. On y retrouve notamment les thèmes des fées, lutins (Korrigans pour nos amis Bretons), sorcières, revenants, trésors ou créatures de l'eau.

Plus de légendes...

 Publié dans les années 80, le livre  a été remis au goût du jour en 2013 dans le cadre du programme européen Leader (voir notre onglet "Qui sommes-nous?"). Á cette occasion, de nouveaux chapitres sont venus compléter une table des matières déjà très riche.

... et des images !

Cerise sur le gâteau, Pas moins de 27 illustrations viennent agrémenter la version 2013 du livre. Parmi les artistes qui se sont prêtés au jeu, on retrouve, entre autres, Erwann Seure le Bihan, Jean-Claude Servais, Black'Mor ou Palix.
 

Pour toute info sur le livre : Musée en Piconrue

Passionnés de légendes, vous êtes ici chez vous!

copyright Jean-Claude Servais

 

Depuis la nuit des temps, les personnages fantastiques qui peuplent nos contrées vivent au travers des récits transmis de génération en génération. C'est dans ce même esprit que nous vous invitons, au travers de ce blog, à partager vos légendes locales, qu'elles parlent de fées, de lutins, de sorcières, de trésors cachés, d'animaux fantastiques ou que sais-je encore.

Comme point de départ, nous vous proposons les légendes de l'Ardenne belge, mais les récits du monde entier trouvent ici leur place.

Alors à vos plumes!